Une nouvelle tragédie a frappé le village de Ngouloumiogou, dans le canton Lagune Ngowé, département d’Étimboué, en Ogooué-Maritime.

Au cœur de la nuit, les habitants ont vécu une scène de terreur. Après avoir ravagé les champs la veille, les éléphants sont revenus alors que les villageois tentaient d’installer des éclairages pour protéger leurs cultures.

Les pachydermes, qui rôdaient encore à proximité, ont surgi brusquement, provoquant la mort de deux hommes connus sous les noms de Rambo et Bèb, figures bien aimées de la communauté.

Leur disparition laisse un vide immense dans leurs familles biologiques endeuillées et dans un village déjà meurtri par les agressions répétées de la faune.

𝐔𝐧𝐞 𝐩𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐱𝐩𝐨𝐬é𝐞, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐭𝐢𝐞𝐧 𝐚𝐝é𝐪𝐮𝐚𝐭

Les habitants de Ngouloumiogou dénoncent un abandon qui dure depuis des années.

Malgré la proximité du parc et les terres agricoles riches, aucune mesure solide n’a été mise en place pour sécuriser les communautés rurales.

Les cultures sont régulièrement détruites, les nuits sont marquées par la peur, et les familles doivent affronter seules des animaux de plus en plus audacieux.

Le village porte encore les cicatrices d’un autre drame. Une fillette de moins de cinq ans avait été enlevée par un gorille.

Sans véritable suivi médical, elle ne voit aujourd’hui que d’un œil.

Une injustice encore plus criante lorsque l’on sait que l’observation touristique de ces mêmes gorilles coûte 300 000 FCFA par personne pour une heure, alors que les populations locales n’obtiennent ni protection, ni compensation.

𝐔𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐥𝐢𝐭 𝐇𝐨𝐦𝐦𝐞–𝐅𝐚𝐮𝐧𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐬’𝐚𝐠𝐠𝐫𝐚𝐯𝐞

Ce nouvel incident remet au-devant de la scène un problème profond : la cohabitation difficile entre les communautés humaines et la faune du parc.

Cette insécurité permanente décourage les habitants de cultiver leurs terres, empêche le retour des jeunes vers les villages ancestraux et aggrave l’exode rural, mettant en péril le tissu social local.

𝐋𝐚 𝐫é𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 sé𝐧𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐝’É𝐭𝐢𝐦𝐛𝐨𝐮é, 𝐆𝐞𝐨𝐫𝐠𝐞𝐬 𝐌𝐩𝐚𝐠𝐚

Dans un communiqué officiel, le sénateur national du département d’Étimboué, Georges Mpaga, a exprimé sa profonde compassion et ses sincères condoléances aux familles biologiques endeuillées ainsi qu’à l’ensemble de la communauté de Ngouloumiogou.

Il a rappelé qu’il est également président du Conseil d’Administration (PCA) du ROLBG, une ONG engagée pour la préservation de l’environnement, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.

À ce titre, il s’est dit d’autant plus préoccupé par la détérioration constante du conflit Homme–Faune et par l’absence de mesures efficaces.

Le sénateur a assuré les populations de son engagement total.

Il a annoncé que dans les prochains jours, une mission de délégation composée d’experts de l’environnement et de représentants du ministère compétent sera diligentée pour :

-proposer des solutions concrètes et efficaces,

-protéger les populations,

-préserver la faune,

-sécuriser les zones agricoles,

et renforcer l’accompagnement des communautés rurales.

𝐔𝐧 𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥 à 𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐮𝐫𝐠𝐞𝐧𝐭𝐞 𝐞𝐭 𝐡𝐮𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞

Les habitants de Ngouloumiogou espèrent que ce drame marquera enfin un tournant décisif.

Ils appellent à une intervention réelle, structurée et durable afin de pouvoir cultiver, vivre et dormir sans craindre pour leur vie.

Ce drame symbolique doit devenir un point de départ pour une réponse proactive au conflit Homme–Faune et pour une véritable politique de retour au village dans le département d’Étimboué.