
Le 27 septembre dernier, les Gabonais se sont rendus aux urnes pour รฉlire leurs dรฉputรฉs et leurs conseillers locaux. Un scrutin trรจs attendu dans un contexte marquรฉ par une forte volontรฉ de changement.
Le second tour des lรฉgislatives, tenu le 11 octobre, devait parachever ce processus dรฉmocratique censรฉ renouveler le visage du paysage politique national.
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Depuis plusieurs mois, de nombreux citoyens espรฉraient que ces รฉlections marqueraient une rupture avec les vieilles habitudes politiques. Lโattente รฉtait claire : voir รฉmerger de nouveaux visages, porteurs de pratiques politiques plus รฉthiques, plus proches des rรฉalitรฉs des populations.
Dans les quartiers populaires comme dans les zones rurales, lโespoir dโun renouveau sโexprimait ร travers une mobilisation accrue, malgrรฉ la lassitude dโune partie de lโรฉlectorat.
De fait, le scrutin a vu lโรฉmergence de nouvelles figures politiques, parfois issues de la sociรฉtรฉ civile ou du monde associatif. Des personnalitรฉs comme Georges Mpaga, symbole dโun engagement citoyen sans concession, Marie-Josรฉe Moukagni, militante de la transparence publique, ou encore Jean-Baptiste Ondo Ella, jeune candidat indรฉpendant ร Lambarรฉnรฉ, incarnent cette gรฉnรฉration qui veut rompre avec les anciennes maniรจres de faire.
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Mais, malgrรฉ ces signaux dโespoir, les รฉlections nโont pas รฉchappรฉ aux travers qui ont longtemps terni la vie politique Gabonaise. Bourrage dโurnes, achat de voix, intimidations et transhumances politiques ont de nouveau fait surface dans plusieurs localitรฉs.
ร Ntoum, les observateurs ont signalรฉ des incohรฉrences flagrantes entre le nombre dโinscrits et de bulletins dรฉpouillรฉs. ร Tchibanga, dans le premier arrondissement, des scรจnes dโachat de conscience ont รฉtรฉ rapportรฉes.
Dans dโautres circonscriptions, certains candidats nโont pas hรฉsitรฉ ร ressusciter les vieilles alliances clientรฉlistes pour garantir leur victoire.
ย ยป On nous avait promis un changement, mais on a parfois eu le sentiment dโassister au mรชme filmย ยป, confie un รฉlecteur dโOwendo, dรฉpitรฉ aprรจs la proclamation des rรฉsultats.
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Si les รฉlecteurs souhaitaient un renouvellement profond, ils ont aussi constatรฉ que de nombreuses figures de lโancien systรจme ont rรฉussi ร se maintenir, soit sous les couleurs du Parti Dรฉmocratique Gabonais (PDG), soit en indรฉpendant, soit encore sous la banniรจre de lโUnion Dรฉmocratique des Bรขtisseurs (UDB), qui a su attirer ร elle des profils expรฉrimentรฉs.
Certains, discrรฉditรฉs par le passรฉ, ont tentรฉ de forcer leur retour sur le devant de la scรจne politique parfois sans succรจs, car le verdict des urnes a sanctionnรฉ plus dโun.
ยซย Le peuple a tranchรฉ. On ne peut pas รฉternellement duper les citoyensย ยป, commente un militant de Port-Gentil.
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Malgrรฉ les irrรฉgularitรฉs constatรฉes, ces รฉlections marquent une รฉtape importante. Elles rรฉvรจlent un pays en quรชte dโรฉquilibre entre tradition politique et aspiration au renouveau. Les nouveaux รฉlus quโils soient du PDG, de lโUDB, ou indรฉpendants, seront bientรดt installรฉs.
Les Gabonais attendent dโeux une politique de proximitรฉ, une รฉcoute rรฉelle des prรฉoccupations sociales et un changement concret dans la gestion des affaires publiques.
ยซย Ce nโest pas tant une question de parti, mais dโattitudeย ยป, estime une commerรงante de Tchibanga, ยซย nous voulons des รฉlus qui travaillent pour le peuple, pas pour leurs pochesย ยป.
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Les installations prochaines des conseils municipaux et dรฉpartementaux diront si les promesses de changement se traduiront dans les actes. Le pays tout entier observe.
Le message des รฉlecteurs est clair : ยซย les Gabonais ne veulent plus de la politique du passรฉ, ils veulent celle du courage, de la transparence et de lโefficacitรฉย ยป.












