Par La Rรฉdaction
Port-Gentil, le 3 dรฉcembre 2025
Lโindiffรฉrence humaine, en particulier au sein de certaines familles, reste lโun des drames silencieux les plus rรฉpandus dans nos sociรฉtรฉs. Trop souvent, des personnes malades, vulnรฉrables ou plongรฉes dans une profonde dรฉtresse se retrouvent livrรฉes ร elles-mรชmes, faute de soutien de leurs proches. Ce nโest souvent quโaprรจs leur dรฉcรจs que lโentouragee se manifeste, parfois avec ostentation, affichant une affection tardive et des moyens financiers qui auraient pourtant pu changer le cours des choses.
Quand la maladie isole au lieu de rassembler
Dans de nombreuses familles, la maladie devrait รชtre un moment dโunitรฉ, de solidaritรฉ et de compassion. Pourtant, la rรฉalitรฉ montre parfois le contraire : parents, frรจres, sลurs et proches sโรฉloignent, par nรฉgligence, par peur ou par banalisation de la situation. Le malade, lui, affronte la douleur, le dรฉcouragement et le manque de moyens, sans pouvoir compter sur ceux quโil espรฉrait ร ses cรดtรฉs.
Ce dรฉsengagement nโest pas toujours volontaire, mais il reste lourd de consรฉquences. Sans soutien moral, matรฉriel ou financier, certaines personnes sombrent dans lโabandon, aggravant leur รฉtat de santรฉ et rรฉduisant leurs chances de guรฉrison.
Lโรฉtrange mobilisation aprรจs la mort
Le plus frappant est peut-รชtre lโattitude observรฉe lors du dรฉcรจs. Alors que la personne avait eu besoin dโassistance de son vivant, cโest aprรจs sa disparition que la famille se mobilise : dรฉpenses importantes pour les obsรจques, veillรฉes organisรฉes avec soin, dรฉmonstrations publiques dโamour et de regrets, larmes de crocodile, etc…
Cette mobilisation tardive interroge. En effet, pourquoi attendre que la personne ne soit plus lร pour lui accorder attention et ressources ? ร quoi sert la gรฉnรฉrositรฉ quand lโintรฉressรฉ ne peut plus en bรฉnรฉficier ?
Une question de responsabilitรฉ sociale et morale
Cette situation met en lumiรจre un enjeu important : celui de la responsabilitรฉ familiale. Aider un proche malade ne devrait pas รชtre perรงu comme un fardeau, mais comme un devoir moral, un geste dโhumanitรฉ fondamentale. Le soutien offert de son vivant est plus significatif que nโimporte quelle cรฉrรฉmonie somptueuse aprรจs la mort.
Soutenir, accompagner, รฉcouter ou simplement รชtre prรฉsent, voilร ce dont les personnes en dรฉtresse ont rรฉellement besoin.
Pour un changement de mentalitรฉ
Il est urgent de sensibiliser les familles ร la valeur de la prรฉsence, de lโattention et du soutien au quotidien. Chaque geste compte : une visite, un appel, un repas partagรฉ, une contribution financiรจre, ou mรชme un simple mot dโencouragement. Ces actions, aussi modestes soient-elles, peuvent redonner espoir ร une personne malade ou en souffrance.
Lโintervention aprรจs la mort, aussi bien intentionnรฉe soit-elle, ne remplacera jamais lโaffection et lโaide apportรฉes de son vivant.