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๐๐จ๐ซ๐ญ-๐†๐ž๐ง๐ญ๐ข๐ฅ, le 27 octobre 2024

ยซย On ne rรจgle pas les problรจmes avec ceux qui les ont crรฉรฉsย ยป. Cette cรฉlรจbre phrase dโ€™Albert Einstein illustre tristement la situation actuelle de la Caisse Nationale dโ€™#Assurance_Maladie_et_de_Garantie_Sociale (CNAMGS).

Jadis vitrine sociale du Gabon et fiertรฉ du pays en Afrique centrale, la CNAMGS traverse aujourdโ€™hui lโ€™une des pรฉriodes les plus sombres de son histoire. Lโ€™institution, autrefois symbole dโ€™espoir et dโ€™รฉquitรฉ, sโ€™enlise dans une crise de gouvernance, de confiance et de moralitรฉ.

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Sous Michel Mboutsou, le principal dรฉfi รฉtait celui du reclassement du personnel. Un problรจme administratif certes, mais circonscrit.

Lโ€™arrivรฉe de Renaud Allogho Akoue a, elle, ouvert une รจre dโ€™embauches non justifiรฉes, gonflant dangereusement la masse salariale.

Dans le mรชme temps, une minoritรฉ dโ€™agents privilรฉgiรฉs bรฉnรฉficiait des stages de formation, des promotions et des nominations, pendant que la majoritรฉ sombrait dans la frustration et le silence.

Lorsque Sรฉverin Anguilet a tentรฉ dโ€™assainir le climat, lโ€™horizon sโ€™est briรจvement รฉclairci. Mais la ยซย minoritรฉย ยป restรฉe tapie dans lโ€™ombre nโ€™a pas tardรฉ ร  refaire surface, instrumentalisant des grรจves internes jusquโ€™ร  obtenir sa tรชte.

Sโ€™en est suivie lโ€™arrivรฉe de Voua Chambrier, dont la gestion fut vรฉcue comme une vรฉritable dรฉsillusion pour lโ€™ensemble du personnel.

Puis Christelle Nadia Koye a pris la relรจve, avant que son dรฉpart ne laisse lโ€™intรฉrim ร  Pierre Moussavou.

Et pourtant, malgrรฉ ces changements successifs de dirigeants, le noyau du problรจme demeure : les mรชmes cercles dโ€™influence continuent dโ€™exercer un contrรดle souterrain sur la maison #CNAMGS.

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Les faits rรฉcents parlent dโ€™eux-mรชmes.

Un incendie ร  la direction gรฉnรฉrale, survenu en pleine pรฉriode de paiement des allocations, nโ€™a jamais connu de suite judiciaire ou administrative claire. Des cambriolages sans effraction, perpรฉtrรฉs alors que des agents de sรฉcuritรฉ รฉtaient prรฉsents, laissent penser ร  une complicitรฉ interne.

Ces รฉvรฉnements alimentent lโ€™hypothรจse dโ€™un groupuscule organisรฉ, dรฉterminรฉ ร  saboter le bon fonctionnement de la caisse pour prรฉserver ses privilรจges.

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Pendant que les luttes de clans se poursuivent, ce sont les prestataires notamment les pharmacies et cliniques partenaires qui en paient le prix. Plusieurs dโ€™entre elles attendent depuis des mois, voire des annรฉes, le paiement de leurs crรฉances.

Certains รฉtablissements menacent mรชme de ne plus accueillir les assurรฉs CNAMGS, faute de remboursements.

Rรฉsultat : ce sont les bรฉnรฉficiaires les plus vulnรฉrables malades, femmes enceintes, retraitรฉs qui se retrouvent pris au piรจge dโ€™un systรจme quโ€™ils ont pourtant contribuรฉ ร  financer.

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Lโ€™image de la CNAMGS, autrefois citรฉe en exemple dans la sous-rรฉgion, sโ€™est aujourdโ€™hui ternie. Lโ€™espoir dโ€™une gestion rigoureuse et dโ€™un service public performant sโ€™est diluรฉ dans la dรฉfiance et la dรฉsorganisation.

Pourtant, tout nโ€™est pas perdu : le Gabon dispose encore des ressources humaines et financiรจres pour redresser la situation, ร  condition dโ€™oser le changement vรฉritable.

Ce redressement passe par un nettoyage complet des rรฉseaux dโ€™intรฉrรชts qui minent la caisse depuis des annรฉes. Tant que les mรชmes acteurs resteront en place, rien ne changera. Il faut un souffle neuf, des gestionnaires compรฉtents, intรจgres et indรฉpendants de toute influence politique ou clanique.

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La CNAMGS est plus quโ€™une institution : cโ€™est un pilier de la cohรฉsion sociale gabonaise. La laisser sโ€™effondrer, cโ€™est fragiliser la confiance entre lโ€™ร‰tat et ses citoyens. Il est donc urgent que les autoritรฉs de tutelle et le gouvernement agissent non pas par des promesses, mais par des actes concrets de rรฉforme et de transparence.

Car si, comme le disait Einstein, on ne rรจgle pas les problรจmes avec ceux qui les ont crรฉรฉs, alors la CNAMGS doit enfin tourner la page de ses gestionnaires dโ€™hier pour รฉcrire celle de la renaissance.

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