
Le Gabon est ร un tournant. Entre reconstruction, espoir et dรฉsillusion, notre pays a besoin de toutes les forces de ceux dโici comme de ceux dโailleurs. Mais ร mesure que les dรฉfis sโaccumulent, une rรฉalitรฉ dรฉrangeante sโimpose : beaucoup dโenfants du pays, binationaux ou nationaux, semblent avoir perdu le sens du mot patrie.
๐๐๐ฌ ๐๐ง๐๐๐ง๐ญ๐ฌ ๐ช๐ฎ๐ ๐ฅ๐ ๐๐๐ญ๐ข๐จ๐ง ๐ ๐ฉ๐จ๐ซ๐ญรฉ๐ฌ ๐๐ญ ๐ช๐ฎ๐ข ๐ฅโ๐จ๐ง๐ญ ๐จ๐ฎ๐๐ฅ๐ขรฉ๐
Le Gabon a รฉlevรฉ, instruit, soutenu, ouvert les portes du monde ร des milliers de ses fils et filles. Bourses, postes, distinctions tout a รฉtรฉ donnรฉ dans lโespoir quโils reviendraient rendre ร la terre mรจre un peu de ce quโelle leur a offert.
Mais combien dโentre eux rรฉpondent aujourdโhui prรฉsent ? Combien regardent le pays autrement quโร travers un รฉcran, ou un souvenir lointain ?
Certains, dรฉsormais installรฉs dans le confort dโailleurs, observent le pays comme on regarde un navire quโon a quittรฉ, sans jamais se demander sโil chavire ou avance. Pourtant, un enfant reste toujours lโenfant de sa terre, quโil le veuille ou non.
๐๐ฎ๐๐ง๐ ๐ฅโ๐๐๐ญ๐ข๐ฏ๐ข๐ฌ๐ฆ๐ ๐๐๐ฏ๐ข๐๐ง๐ญ ๐ฎ๐ง๐ ๐๐ซ๐ฆ๐ ๐๐จ๐ง๐ญ๐ซ๐ ๐ฅ๐ ๐๐๐ญ๐ซ๐ข๐
ร lโintรฉrieur aussi, le mal existe. De plus en plus de voix se lรจvent, non pas pour construire, mais pour dรฉtruire. On parle fort, on accuse, on insulte au nom dโun (activisme) qui a perdu son รขme.
Le vrai patriotisme, ce nโest pas de fragiliser les institutions, ni dโalimenter la haine. Cโest dโaimer son pays mรชme dans ses faiblesses, de le corriger sans lโhumilier, de le dรฉfendre mรชme quand il trรฉbuche.
Critiquer, oui mais critiquer pour รฉlever, pas pour diviser.
๐๐๐ฌ รฉ๐ญ๐ซ๐๐ง๐ ๐๐ซ๐ฌ ๐ช๐ฎ๐ข ๐ฉ๐ซ๐จ๐๐ข๐ญ๐๐ง๐ญ, ๐ฌ๐๐ง๐ฌ ๐ซ๐๐ง๐๐ซ๐
Et que dire de ceux venus dโailleurs, accueillis avec hospitalitรฉ, qui ont bรขti ici leur rรฉussite ? Beaucoup vivent du Gabon, mais peu vivent pour le Gabon.
Certains ont trouvรฉ ici leur pain, leur maison, leur avenir mais ferment les yeux quand il sโagit de rendre au pays un peu de reconnaissance.
Lโรฉtranger qui trouve refuge doit se sentir dรฉbiteur, non pas par contrainte, mais par respect. Car la vraie gratitude ne se dit pas, elle se dรฉmontre.
๐๐ง ๐ฌ๐ฎ๐ซ๐ฌ๐๐ฎ๐ญ ๐งรฉ๐๐๐ฌ๐ฌ๐๐ข๐ซ๐
Le Gabon ne demande pas la perfection. Il demande la loyautรฉ.
Ce pays, si beau et si gรฉnรฉreux, nโa besoin ni de hรฉros de faรงade ni de donneurs de leรงons, mais de bรขtisseurs sincรจres, dโhommes et de femmes qui comprennent que le destin du Gabon est aussi le leur.
Nous devons rรฉapprendre ร aimer notre drapeau, ร parler de notre pays sans honte, ร croire en nos institutions sans naรฏvetรฉ, mais avec courage.
La Patrie nโest pas un mot. Cโest une responsabilitรฉ.
Et le Gabon, aujourdโhui, appelle ses enfants tous ses enfants ร rรฉpondre ร ce devoir dโamour et de fidรฉlitรฉ.












