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Le Gabon est ร  un tournant. Entre reconstruction, espoir et dรฉsillusion, notre pays a besoin de toutes les forces de ceux dโ€™ici comme de ceux dโ€™ailleurs. Mais ร  mesure que les dรฉfis sโ€™accumulent, une rรฉalitรฉ dรฉrangeante sโ€™impose : beaucoup dโ€™enfants du pays, binationaux ou nationaux, semblent avoir perdu le sens du mot patrie.

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Le Gabon a รฉlevรฉ, instruit, soutenu, ouvert les portes du monde ร  des milliers de ses fils et filles. Bourses, postes, distinctions tout a รฉtรฉ donnรฉ dans lโ€™espoir quโ€™ils reviendraient rendre ร  la terre mรจre un peu de ce quโ€™elle leur a offert.

Mais combien dโ€™entre eux rรฉpondent aujourdโ€™hui prรฉsent ? Combien regardent le pays autrement quโ€™ร  travers un รฉcran, ou un souvenir lointain ?

Certains, dรฉsormais installรฉs dans le confort dโ€™ailleurs, observent le pays comme on regarde un navire quโ€™on a quittรฉ, sans jamais se demander sโ€™il chavire ou avance. Pourtant, un enfant reste toujours lโ€™enfant de sa terre, quโ€™il le veuille ou non.

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ร€ lโ€™intรฉrieur aussi, le mal existe. De plus en plus de voix se lรจvent, non pas pour construire, mais pour dรฉtruire. On parle fort, on accuse, on insulte au nom dโ€™un (activisme) qui a perdu son รขme.

Le vrai patriotisme, ce nโ€™est pas de fragiliser les institutions, ni dโ€™alimenter la haine. Cโ€™est dโ€™aimer son pays mรชme dans ses faiblesses, de le corriger sans lโ€™humilier, de le dรฉfendre mรชme quand il trรฉbuche.

Critiquer, oui mais critiquer pour รฉlever, pas pour diviser.

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Et que dire de ceux venus dโ€™ailleurs, accueillis avec hospitalitรฉ, qui ont bรขti ici leur rรฉussite ? Beaucoup vivent du Gabon, mais peu vivent pour le Gabon.

Certains ont trouvรฉ ici leur pain, leur maison, leur avenir mais ferment les yeux quand il sโ€™agit de rendre au pays un peu de reconnaissance.

Lโ€™รฉtranger qui trouve refuge doit se sentir dรฉbiteur, non pas par contrainte, mais par respect. Car la vraie gratitude ne se dit pas, elle se dรฉmontre.

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Le Gabon ne demande pas la perfection. Il demande la loyautรฉ.

Ce pays, si beau et si gรฉnรฉreux, nโ€™a besoin ni de hรฉros de faรงade ni de donneurs de leรงons, mais de bรขtisseurs sincรจres, dโ€™hommes et de femmes qui comprennent que le destin du Gabon est aussi le leur.

Nous devons rรฉapprendre ร  aimer notre drapeau, ร  parler de notre pays sans honte, ร  croire en nos institutions sans naรฏvetรฉ, mais avec courage.

La Patrie nโ€™est pas un mot. Cโ€™est une responsabilitรฉ.

Et le Gabon, aujourdโ€™hui, appelle ses enfants tous ses enfants ร  rรฉpondre ร  ce devoir dโ€™amour et de fidรฉlitรฉ.

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