Port-Gentil, le 21 octobre 2025

Pierre Azogba, un Togolais âgé de 23 ans, et David Maviogui Nzigou, un Gabonais de 19 ans, ont perdu la vie le dimanche 19 octobre 2025, des suites d’une noyade à la plage de SOGARA, précisément au niveau du parking 11.

Interdit à la baignade, l’endroit est situé dans un chenal régulièrement emprunté par les bateaux.

Ce jour-là, David et ses amis(garçons et filles) se sont rendus sur les lieux pour célébrer l’anniversaire d’une camarade, MR, âgée de 17 ans.

Au cours de la journée, la fête vire au drame. MR se met à dériver dans l’eau, emportée par les vagues. David se jette aussitôt à l’eau pour tenter de la secourir. Submergé à son tour par la force du courant, il finit par se noyer. Pierre, témoin de la scène, essaiera, à son tour, de sauver David, mais il sera lui aussi pris dans un tourbillon et n’en ressortira pas vivant, selon les dires du compatriote qui l’a sorti de l’eau.

David, lui, a succombé malgré les tentatives de personnes de bonne fois de le réanimer avec des massages cardiaques. Tandis que, la fillette, après avoir retrouvé ses esprits, a regagné son domicile, certainement traumatisée.

Si la zone est connue pour être dangereuse et interdite à la baignade, aucun panneau de signalisation n’était visible sur les lieux pour avertir du danger. Cette absence interroge la responsabilité des autorités compétentes, qui auraient pu prévenir un tel drame par une signalisation claire et permanente.

il convient, cependant, de souligner la légèreté avec laquelle certains jeunes bravent les règles. L’accès peu pratique au site aurat dû alerter le groupe sur le caractère risqué de l’endroit. Ce drame vient rappeler une fois de plus combien la désinvolture et la méconnaissance du danger peuvent coûter cher.

Pendznt le déroulement des faits, certains jeunes présents sur place ont préféré filmer la scène au lieu d’apporter leur aide, à en croire certains témoins. Pire encore, ils ne se sont pas gênés de publier ces images sur les réseaux sociaux, Facebook, TikTok et autres statuts personnels. A croire qu’il s’agissait d’un simple divertissement.

Une attitude qui révèle la déshumanisation croissante provoquée par les réseaux sociaux, où l’instinct de solidarité cède souvent la place à la recherche d’images sensationnelles. Ce type de comportement, indigne face à la détresse humaine, devrait être dénoncé et sanctionnné par la loi.

Alertés, les sapeurs-pompiers ont eu du mal à accéder à la zone, difficilement praticable à pied. Une fois sur place, toutefois, aucune véritable tentative de réanimation n’a été constatée, bien que David et Pierre semblaient déjà sans vie.

Une inaction qui laisse un goût amer et relance la question de la réactivité et de la préparation des secours face aux noyades.

Il serait peut-être temps, pour les autorités, d’envisager la mise en place de véritables mesures de prévention et de sécurisation pour les jeunes qui se baignent sur les plages. Cela pourrait passer, par exemple, par la création d’une police des plages, la présence de maîtres-nageurs ou encore l’installation de miradors pour mieux surveiller les zones de baignade.

Autant de dispositions qui permettraient d’éviter que de tels drames se répètent et qui, surtout, appelleraient les autorités à prendre à bras-le-corps la question récurrente des noyades dans nos plages.